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Prendre un cheval en demi-pension : la DP à la loupe

 La demi-pension, c'est comme on dit souvent "un bon compromis". Beaucoup d'avantages et peu d'inconvénients par rapport au fait d'être propriétaire de son propre cheval. Certes, l'aventure n'est pas la même et n'offre pas la même liberté. Mais la formule offre de très nombreux avantages, si toutes les conditions de réussite sont réunies. 

La demi-pension : qu'est-ce que c'est ?

La demi-pension est un accord passé entre le propriétaire d'un cheval et un cavalier.

Le cavalier prend en charge une partie des frais d'entretien du cheval en échange de la possibilité de le monter régulièrement, 2 à 3 fois par semaine en général.

Le propriétaire accepte pour sa part de confier son cheval une partie du temps moyennant la prise en charge d'une partie de la pension. 

La demi pension est un engagement pour propriétaire et demi-pensionnaire, qui s'engagent à s'entendre et se coordonner dans le respect mutuel pour le bien-être du cheval.

La demi-pension fait généralement l'objet d'un contrat, parfois juste d'un accord tacite.

La demi-pension : quels avantages ?

Cette solution très répandue offre de nombreux avantages aux deux parties.

Pour le propriétaire, la demi-pension est un moyen d'alléger le coût de l'entretien du cheval. Selon l'accord passé, une partie des frais d'entretien annexes peuvent en faire partie : une partie de la ferrure, vétérinaire, le dentiste, l'ostéopathe etc. 

Côté confort psychologique du propriétaire : la demi-pension permet au propriétaire de s'assurer que son cheval est dorloté "comme si c'était lui"... Quand tout se passe bien ! 

La demi-pension offre tout autant d'avantages pour le demi-pensionnaire. C'est une solution économique pour les cavaliers qui souhaitent s'investir dans une relation durable avec un cheval sans pour autant acheter leur propre cheval.

C'est un engagement à part entière mais pas aussi lourd que celui incombant au propriétaire. Avoir un cheval, c'est aussi assurer en cas de blessure, de maladie, et assurer, sauf revente, une jolie retraite à son compagnon. 

Prendre un cheval en demi-pension : combien ça coûte ?

Le coût d'une demi-pension de cheval peut varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment l'emplacement géographique, les installations disponibles, la race et le niveau de formation du cheval, ainsi que les services inclus dans la demi-pension. En général, une demi-pension de cheval peut coûter entre 100 € et 400 € par mois. Tout dépend du coût des pensions dans votre région et dans votre écurie.

Voici quelques éléments qui déterminent le coût d'une demi-pension de cheval. 

L'emplacement géographique de l'écurie

Les prix des pensionspeuvent varier considérablement en fonction de la région. Les écuries situées aux alentours des zones urbaines ou très demandées peuvent avoir des tarifs plus élevés. En région parisienne par exemple, on sera plutôt dans le haut de la fourchette de prix. 

Prenons par exemple :

  • L'Étrier de Paris : le forfait pension (hors droits d'entrée) s'élève à 910 euros.
  • Le Haras de Val Richard à Bretoncelles, dans l'Orne : la pension pré coûte 240 euros.

Les installations et les services inclus dans la pension 

Certaines écuries proposent des installations très complètes : manège couvert, des paddocks spacieux, des pistes de galop, grandes carrières de saut d'obstacles, accès direct à la forêt, l'accès à un coach ou à des cours d'équitation collectifs, etc.

Les infrastructures et services proposés jouent sur le prix de la pension. Et donc de la demi-pension.  

Le niveau du cheval 

Les chevaux de compétition de haut niveau, en dressage par exemple, peuvent être associés à des tarifs de demi-pension plus élevé en raison de leur potentiel sportif. C'est rare, mais cela arrive. 

Les besoins spécifiques du cheval 

Certains chevaux peuvent nécessiter des soins spécifiques ou des ferrures spéciales qui augmentent les coûts d'entretien, ce qui peut influencer le coût de la demi-pension.

Comment trouver une demi-pension ?

La première chose à faire : vous renseigner dans les écuries proches de chez vous et faciles d'accès pour vous. Le temps de trajet compte dans la façon dont on gère le temps sur place. Plus ce sera confortable, plus vous serez détendu, évidemment.

Les groupes Facebook par département constituent un bon moyen d'élargir ses recherches de demi-pension tout en les concentrant dans un périmètre défini, côté cavalier propriétaire qui souhaite mettre son cheval en demi-pension, comme côté cavalier à la recherche d'une demi-pension.

Le groupe Facebook demi-pension 78 par exemple propose régulièrement des offres de demi-pension postées par les propriétaires à la recherche de candidats sérieux. 

L'avantage : les conditions sont souvent énoncées dès le début. Il convient en effet de les établir dès le début pour garantir le succès du partenariat.

Comment gérer la rencontre avec un cavalier pour une demi-pension ?

Le but du jeu : que personne ne gaspille temps et énergie. Surtout pas le cheval.

Échanger par mail et téléphone dans un premier temps

Avant tout essai, nous vous conseillons de commencer par un échange d'email puis une discussion téléphonique pour discuter des modalités du contrat et vérifier que tout peut fonctionner des deux côtés. Ce premier échange permettra de faire le tri. Parfois l'interaction s'arrêtera à ce stade pour de simples raisons d'incompatibilité d'emploi du temps !

Prévoir ensuite rencontre cheval - cavaliers

Ensuite seulement une rencontre entre les deux cavaliers et le cheval peut-être envisager, et évidemment un essai, sous la supervision du cavalier propriétaire, dont les modalités seront définies dès le départ. 

Récit d'un essai raté mais instructif : j'ai proposé ma jument en demi-pension à une époque. C'est clairement la jument qui a choisi sa cavalière. Une première n'a jamais pu partir au trot : refus catégorique de la jument d'avoir cette personne sur son dos. Evidemment, la cavalière a mis pied-à-terre d'elle même rapidement.

Une autre a eu la chance d'être acceptée.

Les conditions de succès d'une demi-pension 

La demi-pension, c'est super. Il faut juste les bons ingrédients...

Un propriétaire et un demi-pensionnaire sur la même longueur d'ondes

C'est la clé. Si vous n'êtes pas d'accord, c'est frictions assurées. Il s'agit d'être d'accord sur le programme du cheval avant tout et la nature des soins. L'enjeu étant et devant rester le bien-être du cheval. Cultiver des qualités cavalières fondamentales communes est sans doute une nécessité.

Du sérieux des deux côtés

Propriétaire et demi-pensionnaire doivent tous deux tenir leurs engagement. On ne prévient pas à 18 h qu'on ne pourra pas venir sortir le cheval. Sauf incident exceptionnel. On s'organise, on communique. Et on parle programme de travail sur la semaine pour que tout se passe bien.

Evidemment, le cavalier demi-pensionnaire doit être impliqué. Et être prêt à venir s'en occuper même si il ne doit que faire du pas exceptionnellement ce jour là.

La petite astuce pour être toujours prêt : garder une paire de nos chaussettes dans votre voiture ou dans la sellerie

Un cadre, mais un minimum de flexibilité

Evidemment, il faut des règles. Mais un peu de souplesse des deux côtés niveau emploi du temps.

Tout ne sera pas parfait tout le temps. Dans le cadre établi, il faudra peut-être parfois accepter que tout ne se passe pas comme sur le papier, de temps en temps. Et faire la part des chose entre ce qui est acceptable pour vous et ce qui ne l'est pas.  

De la transparence

Rien ne doit être caché dans ce genre d'accord. Le cheval est tombé ? On en parle. Un élément du matériel est introuvable ? On en parle. L'idée c'est de pouvoir anticiper et réagir en conséquence, et surtout d'adapter le planning du cheval si c'est de lui qu'il s'agit.

Nos conseils pour une demi-pension réussie 

Un cadre et un accord solide permettront à propriétaire et demi-pensionnaire d'avancer dans le même sens.

Fixez des jours pour chacun

Ainsi tout est calé. Pas de mauvaise surprise ni d'imprévu. Chacun s'organise en amont.

Faites un planning de travail du cheval

Assurez-vous que vous pouvez accorder vos modes de communication

Si l'autre vous laisse 10 vocaux de 5 minutes après chaque séance et que cela vous coûte de les écouter : il faut pouvoir en parler.

Mettez-vous d'accord sur le matériel

Assurez-vous que les deux selles conviennent, que le matériel retrouve sa place, que les guêtres soient lavées, rangées, et les bandes roulées. Rien de plus facile et de plus agaçant que de se fâcher pour des histoires d'équipement.

Accordez-vous sur le mode de paiement et la date

Les bons comptes font les bons amis. Trouvez un accord et tenez-le, pour le confort des deux parties. 

Choisissez quelqu'un que vous appréciez si possible

La confiance est une condition clé et la sympathie un vrai plus. Quand on s'entend, on se comprend plus facilement, et on est plus à même à la fois de s'exprimer et de faire preuve de flexibilité.

Ecoutez votre petite voix intérieure

Comme pour un peu tout dans la vie : elle a souvent raison. Si votre intuition vous dit que "cela ne va pas le faire" ou que le feeling avec l'autre cavalier n'est pas bon. Ecoutez-vous et essayez de voir le plus objectivement possible d'où vient votre réticence, ce qui la provoque, et si elle est rationnalisable. Tout ressenti mérite d'être écouté.

Le tiers et le quart de pension, est-ce que cela se fait ? 

Oui absolument. Selon les besoins du propriétaire. Discutez-en si cela correspond à votre besoin. 

Notre avis sur la demi-pension

Pour avoir vécu les deux cas de figure on peut vous en parler.

Côté propriétaire

C'est super MAIS. La demi-pensionnaire qui prévient à 18H00 qu'elle ne viendra pas (alors qu'elle pouvait anticiper), comme vu plus haut, c'est ingérable. Sauf bien sûr si le cheval passe une partie de sa journée au pré.

De même celui ou celle qui met la selle n'importe comment et considère que ce n'est pas gênant : c'est non. 

Assurez-vous plutôt deux fois qu'une du sérieux de ceux avec qui vous vous engagez et surtout de leur souci du bien-être du cheval.

A l'inverse, l'expérience peut-être idéale : la / le demi pensionnaire génial existe aussi. On l'a vécu ! 

Côté demi-pensionnaire

Assurez-vous que l'accord convenu convient à vos objectifs. Si vous voulez sortir en concours et que vous n'êtes pas censé le faire avec le cheval, arrivera un moment ou vous vous sentirez frustré.

Evaluez bien les pour, les contre, vos envies, vos motivations, mais aussi tous les aspects pratiques de la situation (jours de disponibilités du cheval par exemple). Et engagez-vous en connaissance de cause. 

Ne prenez pas cette histoire d'entente à la légère : si le ou la propriétaire vous tape sur les nerfs avant même le contrat signé, réfléchissez... Et privilégiez peut-être une situation source de joie et de sérénité pour tout le monde. Et pour le cheval en premier !